Le prolapsus mitral

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Les deux valves qui séparent les ventricules des oreillettes sont appelées valves auriculo-ventriculaires.

À droite, nous trouvons la valve tricuspide, tandis qu’à gauche, nous avons la valve mitrale.

Valve tricuspide et valve mitrale

L’appareil mitral

La valve mitrale est constituée d’un anneau fibreux du squelette cardiaque, de deux feuillets, de cordages et de piliers musculaires situés à la base du ventricule gauche. Ensemble, ces structures forment l’appareil mitral.

Anneaux auriculo-ventriculaires

Comme un voilier

L’appareil mitral peut être comparé à un voilier, avec le mât représentant les piliers musculaires, les cordages reliant la voile aux structures et la voile elle-même.

Les deux feuillets de la valve mitrale sont fixés tout autour de l’anneau fibreux. Leurs rebords libres ne sont pas lisses mais forment des prolongements, semblables à un court filet. À partir de ces prolongements, naissent de véritables cordages qui se fixent aux piliers musculaires situés au fond du ventricule gauche.

Cette configuration garantit l’étanchéité des valves.

Contraction des ventricules du bas vers le haut

Le système électrique du cœur coordonne la contraction des ventricules de manière ascendante, c’est-à-dire du bas vers le haut.

Lorsque le ventricule gauche se contracte, la pression générée repousse le sang vers le haut, fermant ainsi la valve mitrale.

Fermeture de la valve mitrale normale

Lorsque la valve mitrale se ferme normalement, les rebords de chaque feuillet se rejoignent étroitement. Les cordages maintiennent les feuillets en place, les empêchant de se replier vers l’oreillette gauche. Ainsi, la valve mitrale forme une barrière qui empêche le sang de refluer dans l’oreillette.

La seule voie possible pour le sang est de traverser la valve aortique et de continuer son trajet vers l’avant. fermant ainsi la valve mitrale.

Prolapsus mitral

Le prolapsus mitral se produit lorsque, à la fermeture, les feuillets de la valve mitrale ne se rejoignent pas correctement mais plutôt se replient et forment un bombement vers l’oreillette gauche.

Dans certains cas, cette condition peut être décrite comme les feuillets de la valve mitrale « tirant la langue » vers l’oreillette gauche.

Anomalie valvulaire la plus fréquente

Le prolapsus mitral est l’anomalie valvulaire la plus courante, affectant environ 2% de la population.

Anomalie de l’appareil mitral

On considère qu’une anomalie survient lorsque l’un ou les deux feuillets de la valve sont trop grands, ou lorsque les cordages de la valve sont trop longs ou endommagés.

La cause des cordages endommagés reste encore peu claire. On utilise le terme de « dégénérescence myxomateuse » pour décrire la perte progressive de force et de résistance de ces cordages.

Il y a un large spectre de types de prolapsus mitral

Le prolapsus mitral présente une grande variabilité, allant d’une forme presque normale, où la structure reste proche de la normale, à une forme sévère caractérisée par une fuite de la valve mitrale.

Dans les cas les moins graves, les feuillets de la valve font saillie dans l’oreillette gauche, mais la valve reste étanche, empêchant ainsi le sang de refluer dans l’oreillette.

Perte de l’étanchéité de la valve mitrale

Le prolapsus mitral est la principale cause de fuite de la valve mitrale, également appelée insuffisance mitrale. Cette fuite peut varier en gravité, allant de légère à sévère, en fonction de la quantité de sang qui reflue dans l’oreillette gauche.

 

Il est important de noter que dans certains cas, le prolapsus mitral peut ne jamais entraîner de fuite de la valve.

Lorsque le prolapsus mitral est associé à une fuite, cette fuite peut s’aggraver progressivement au fil des années. Dans les cas de fuite sévère, où une grande quantité de sang retourne dans l’oreillette gauche, cela peut avoir des répercussions sur d’autres structures cardiaques. Ces répercussions incluent l’agrandissement de l’oreillette gauche, la dilatation du ventricule gauche et une altération de sa capacité de contraction.

Symptômes généraux associés… mythe ou réalité ?

Par le passé, le prolapsus mitral était souvent associé à des symptômes généraux, particulièrement chez les femmes.

Ces symptômes incluaient fréquemment des malaises thoraciques sans lien avec l’effort, de durée variable, accompagnés de palpitations, d’essoufflements et de maux de tête.

L’important, c’est la présence ou non d’une fuite mitrale.

Avec une approche plus scientifique, il est maintenant établi qu’il est difficile d’associer des symptômes vagues à la simple présence d’un prolapsus mitral. Ce qui importe davantage, c’est la présence ou l’absence d’une fuite mitrale.

Les patients atteints d’une fuite sévère peuvent présenter des symptômes tels que la fatigue ou l’essoufflement.

Des précautions simples

En règle générale, il est recommandé de maintenir une bonne hygiène buccale.

De nos jours, il n’est plus nécessaire de prendre des antibiotiques avant de se rendre chez le dentiste.

Le suivi médical

Dans les cas où une fuite mitrale est présente, un suivi régulier par échocardiographie est recommandé pour surveiller l’évolution de cette fuite et ses effets sur le cœur.

Si l’insuffisance mitrale devient sévère, une chirurgie de réparation ou de remplacement de la valve mitrale peut être nécessaire. La décision d’opter pour une intervention chirurgicale dépendra des symptômes du patient et de l’impact de la fuite sur d’autres structures cardiaques.

 

Il est important de souligner que la plupart des prolapsus de la valve mitrale n’entraînent jamais de fuite mitrale significative.