Bradycardie Sinusale

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Le cœur, organe essentiel à la circulation sanguine, est équipé d’un système électrique sophistiqué qui coordonne ses contractions afin d’assurer une distribution efficace du sang dans tout l’organisme.

Son centre de commande, le nœud sino-auriculaire, est situé dans l’oreillette droite. Cet îlot de cellules, aussi appelé le pacemaker naturel, initie chaque battement cardiaque et en détermine la fréquence.

Chapitre précédant : Le système électrique du cœur

La fréquence cardiaque varie dans la journée

Il est normal qu’elle varie au cours d’une journée.

Le cœur bat plus lentement lorsqu’on est au repos et s’accélère lors d’une activité physique ou que l’on vit une situation stressante, par exemple. 

Influencée par des facteurs internes et externes

Les hormones circulantes, le stress émotionnel, les réactions cérébrales, ainsi que diverses substances ou médicaments peuvent exciter ce système. Ces influences expliquent pourquoi le cœur peut accélérer ou ralentir selon les besoins de l’organisme.

Bradycardie

Lorsque la fréquence cardiaque descend sous 60 battements par minute, on parle de bradycardie. Ce ralentissement peut être une réponse naturelle ou parfois le signe d’un trouble du rythme.

La bradycardie sinusale

La bradycardie sinusale est souvent une réponse physiologique normale.

Regardons quelques exemples :

  • Au repos et durant le sommeil : Pendant les périodes de repos ou de sommeil, le cœur ralentit naturellement.

Chez les athlètes ou ceux qui pratiquent régulièrement des exercices cardiovasculaires comme la course ou le vélo, une fréquence cardiaque inférieure à 60 est fréquente et sans conséquence.

Adaptabilité du cœur

Un tel ralentissement de la fréquence cardiaque à l’état de repos est sans conséquence.

Il disparaît dès que l’individu s’active, même pour une activité modérée comme la marche. Le cœur s’accélère pour répondre aux besoins accrus en oxygène.

L’effet de certains médicaments

Certains médicaments, en particulier les bêta-bloquants, peuvent ralentir le rythme cardiaque. Ces médicaments, souvent reconnaissables à leur nom générique se terminant par « lol » (par exemple, aténolol, métoprolol, bisoprolol), sont conçus pour réduire délibérément la charge de travail du cœur en contrôlant son rythme.

Cette réduction contrôlée de la fréquence cardiaque est intentionnelle et bénéfique pour traiter des affections telles que la maladie coronarienne, l’insuffisance cardiaque ou certains types d’arythmies.

Fiabilité des nouvelles technologies

Il n’est pas rare de voir une fréquence cardiaque faussement abaissée lorsque mesurée par une montre intelligente, un tensiomètre ou un saturomètre.

Ces appareils calculent la fréquence cardiaque selon la pulsation cardiaque perçue. Il faut savoir que les extrasystoles peuvent ne provoquer qu’une trop faible pulsation pour être calculée par ce genre d’appareils.

De surcroit, certaines personnes ne perçoivent pas cette arythmie.

À lire : Extrasystoles, point de vue médical

Peu ou pas de symptômes

Heureusement, les bradycardies ne génèrent souvent que peu ou pas de symptômes.

Dans les cas les plus graves, les symptômes subjectifs (symptômes perçus uniquement par le patient lui-même) sont de la faiblesse ou des étourdissements. Le médecin peut préconiser l’utilisation d’un enregistreur ambulatoire de longue durée ou Holter devant de tels symptômes subjectifs.

Le Holter

Le Holter permet d’enregistrer la fréquence cardiaque durant toute la journée et peut démontrer, selon le cas, la gravité de la bradycardie et le lien avec les symptômes perçus par le patient.

À lire : Le Holter

Le traitement

Dans le cas d’une bradycardie sinusale secondaire, le traitement consiste à éliminer la cause de la bradycardie symptomatique, c’est-à-dire ce qui est à l’origine de la lenteur du rythme cardiaque.

Une revue de la médication du patient s’impose.

La modification du dosage, le remplacement ou le retrait de la médication qu’utilise le patient est le premier geste que posera le médecin traitant.

Toujours apporter sa liste de médicaments

Il est crucial d’avoir une liste à jour de ses médicaments lorsque vous consultez un professionnel de la santé. Il ne faut pas prendre pour acquis qu’il possède déjà cette information.

Demandez à votre pharmacien de vous remettre un « carnet de santé » que vous aurez avec vous en tout temps et donc disponible lorsque requis.

Un pacemaker n'est que rarement nécessaire

Dans les rares cas d’une fréquence cardiaque trop lente causée par le « pacemaker » naturel du système électrique du cœur, un pacemaker, communément appelé stimulateur cardiaque ou « batterie », est nécessaire.

Conclusion

La bradycardie sinusale représente fréquemment une adaptation normale du système électrique cardiaque et, dans la majorité des cas, ne requiert pas d’intervention médicale.

Pour les situations où une bradycardie est suspectée, notamment lorsque détectée par une technologie comme une montre intelligente ou un tensiomètre, un Holter peut suffire à documenter la fréquence cardiaque réelle sur une journée complète.

Lorsque la bradycardie est liée à des facteurs externes, tels que l’utilisation de certains médicaments, une simple révision ou ajustement du traitement par le médecin traitant peut être suffisant pour résoudre la situation.