À la maison après une procédure par cathéter (Dilatation-PCI-Stent-TAVI…)
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Les interventions par cathéter regroupent plusieurs techniques modernes utilisées pour traiter différentes maladies du cœur. Parmi elles, on retrouve l’angioplastie (dilatation avec ou sans stent), la pose de stents coronariens, le remplacement valvulaire aortique par cathéter (TAVI), ainsi que d’autres procédures dites « structurelles.
Toutes ces procédures ont en commun d’être peu invasives, réalisées sous anesthésie locale, et de permettre un rétablissement plus rapide qu’une chirurgie ouverte. Elles marquent souvent un tournant important dans la vie du patient, car elles améliorent la circulation sanguine ou corrigent une valve abîmée.
Le retour à la maison est une étape essentielle. Les soins à apporter, les médicaments à prendre, la reprise des activités et le suivi médical jouent un rôle capital pour consolider les bienfaits de l’intervention et prévenir les complications. Ce guide rassemble de façon simple et accessible les consignes pratiques à retenir pour un rétablissement sécuritaire et serein.
👉 À lire : L’angioplastie (dilatation-PCI), TAVI, fermeture d’un FOP
Le retour à la maison : un moment clé
Avant le congé, l’équipe médicale prend soin de répondre aux questions et de rassurer. Mais après une telle expérience, l’émotion et la quantité d’informations reçues rendent difficile d’en garder tous les détails en mémoire.
Même si certains documents explicatifs sont remis, il est normal de ne pas tout retenir. Ce résumé vulgarisé reprend donc l’essentiel, afin de faciliter un retour sécuritaire et serein à domicile.
Les soins à la petite plaie
Avant de quitter l’hôpital, on vérifie l’endroit où les cathéters ont été insérés. Dans la majorité des cas, il s’agit de l’artère radiale, située au poignet. Si cette voie n’a pas pu être utilisée, l’accès se fait plutôt par l’artère fémorale, au niveau de l’aine.
Peu importe le point d’accès, il doit demeurer lisse, sans saignement, mais il peut rester sensible quelques jours.
– Situations nécessitant de réagir rapidement
- Saignement : appliquez une forte pression avec les doigts pendant 10 à 15 minutes. Durant les premières heures, limitez les mouvements du bras ou de la jambe concernés. Si le sangLe sang est composé de globules rouges, de globules blancs, de plaquettes et de plasma. Les globules rouges sont responsables du transport de l’oxygène et du dioxyde de carbone. Les globules blancs constituent notre système de défense >> continue de couler malgré la compression, appelez le 911.
- Circulation compromise : une main ou une jambe qui devient froide, pâle, bleuâtre et douloureuse peut être le signe d’un problème sérieux. Dans ce cas, composez le 911.
- Ecchymoses : un bleu est fréquent. Sa couleur évolue (bleu → mauve → vert → jaune) avant de disparaître en une à deux semaines. Toutefois, si l’ecchymose grossit, s’accompagne d’une bosse dure ou douloureuse, consultez un professionnel de santé rapidement.
- Infection : un site rouge, chaud, sensible, accompagné de fièvre, frissons ou écoulement, nécessite une évaluation médicale
-Conseil général
- Évitez de tremper la plaie dans l’eau (bain, piscine) durant les 3 à 4 jours suivant l’intervention. La douche reste permise.
-Si l’intervention a été faite au poignet:
- Ne pas plier ni forcer sur l’articulation durant les 8 à 12 heures suivant le geste.
- Retirez le pansement adhésif (diachylon) après 24 heures.
- Évitez de soulever des charges de plus de 5 kg (12 lb) pendant deux jours : sacs d’épicerie, enfants, objets lourds ou mouvements répétés sollicitant le poignet. (Tournevis, marteau…)
Si l’intervention a été faite à l’aine:
- Le pansement compressif est enlevé avant la sortie de l’hôpital.
- Le diachylon peut être retiré au bout de 24 heures.
- La marche est autorisée, mais évitez les terrains accidentés pendant trois jours.
- Les escaliers sont permis, mais avec modération durant la même période.
- Les efforts physiques plus intenses (sport, exercices soutenus) doivent être reportés quelques jours.
- Si le trajet de retour dépasse une heure, prévoyez des arrêts pour bouger vos jambes après chaque heure de conduite.
Médicaments à prendre après la procédure
-Les antiplaquettaires
Ces médicaments sont essentiels : ils préviennent la formation de caillots dans le matériel implanté (stent coronarien ou dispositif utilisé lors d’une procédure structurelle, comme le TAVI ou la fermeture d’un FOP) et réduisent le risque de complication.
- Un traitement double est habituellement prescrit pour une durée déterminée par le cardiologue ayant réalisé l’intervention. Il comprend toujours l’aspirine, associée soit au ticagrélor, au prasugrel, soit au clopidogrel (Plavix).
- Ce traitement combiné est indispensable. Il ne doit jamais être interrompu, sauf sur recommandation d’un professionnel de la santé connaissant précisément la procédure effectuée.
- L’aspirine seule ne doit pas être suspendue sans avis médical.
- Le deuxième médicament est tout aussi crucial : l’arrêter ou sauter des doses sans encadrement peut avoir de graves conséquences.
- En cas d’oubli, prenez le comprimé manquant dès que vous vous en rendez compte. S’il est presque l’heure de la prochaine prise, ne doublez pas la dose : poursuivez simplement l’horaire habituel.
- Les effets secondaires les plus fréquents sont l’apparition plus facile de bleus, de petits saignements de nez (surtout en temps sec) ou un essoufflementL’essoufflement est un symptôme subjectif, ce qui signifie qu’il est ressenti mais ne peut être mesuré de manière objective, et sa perception varie d’un patient à l’autre. Lire plus >> inexpliqué.
👉 À lire : Les antiplaquettaires
-Les autres traitements cardiovasculaires
Les médicaments déjà prescrits avant la procédure sont généralement poursuivis, sauf si votre médecin en décide autrement.
-Les anticoagulants
Si vous prenez déjà un traitement anticoagulant (Coumadin, Xarelto, Eliquis, Pradaxa, Lixiana), le cardiologue ou votre médecin traitant vous aura précisé, avant le congé, si la dose devait être adaptée.
-Le metformine
Chez les personnes diabétiques, le metformine est interrompu la veille de l’intervention par cathéter puis repris habituellement 24 à 48 heures plus tard. Les instructions précises sont données au moment du départ de l’hôpital.
Douleur thoracique
Il est possible de ressentir une gêne ou une douleur au thorax lors d’un traitement par cathéter, comme une angioplastie. L’étirement de l’artère par le ballon, la pose d’un stent ou encore l’obstruction de petites branches voisines peuvent provoquer cette sensation. En général, elle disparaît dans l’heure qui suit.
Après l’intervention, toute douleur nouvelle ou qui s’accentue doit être signalée immédiatement à l’équipe soignante.
Chez certaines personnes, les symptômes à l’effort (douleur, essoufflementL’essoufflement est un symptôme subjectif, ce qui signifie qu’il est ressenti mais ne peut être mesuré de manière objective, et sa perception varie d’un patient à l’autre. Lire plus >>) peuvent persister malgré la procédure effectuée. Cela ne signifie pas forcément que le traitement a échoué, mais plutôt que la maladie coronarienne reste présente. Ces situations doivent être discutées avec le médecin traitant.
⚠️ Une douleur thoraciqueLa majorité des douleurs à la poitrine reste souvent sans causes identifiables. On doit s’assurer que le cœur n’est pas à l’origine de ses douleurs. Lire plus >> soudaine, continue, qui ne cède pas à la nitroglycérine et s’accompagne de sueurs froides, de nausées ou de vomissements est une urgence médicale. Composez le 911 sans délai.
À lire : La thrombose de stent
Reprise des activités régulières
Après une intervention par cathéter, la majorité des activités du quotidien peuvent être reprises progressivement. Les gestes légers comme marcher, faire de petites courses ou préparer un repas sont possibles dès le retour à la maison, tant qu’ils ne provoquent pas d’inconfort.
Les efforts plus soutenus — ménage exigeant, sport, jardinage intensif — doivent être reportés de quelques jours à quelques semaines, selon le type de procédure réalisée et l’endroit du cathéter.
Le mot d’ordre est d’y aller par étapes, en respectant ses limites et en suivant les recommandations de l’équipe médicale.
Vie sexuelle
Les relations sexuelles peuvent être reprises sans délai particulier après une intervention de court séjour. Lorsqu’un accès par l’aine a été utilisé, quelques ajustements peuvent être nécessaires au début pour éviter de solliciter la région.
- Certains médicaments prescrits après l’intervention peuvent influencer la fonction sexuelle. Si cela vous inquiète, parlez-en avec votre équipe soignante, mais n’arrêtez jamais un traitement par vous-même.
- ⚠️ Les médicaments contre la dysfonction érectile (comme le Viagra, le Cialis ou le Levitra) peuvent avoir des interactions dangereuses avec certains traitements cardiaques, notamment la nitroglycérine. Ne les utilisez jamais sans en discuter au préalable avec votre professionnel de la santé.
Bonnes habitudes de vie
Une angioplastie n’est pas seulement un traitement ponctuel : elle représente une occasion de transformer ses habitudes pour réduire le risque d’un nouvel événement cardiaque. Les changements qui suivent peuvent faire toute la différence :
- Arrêt complet du tabac.
- Adopter une alimentation variée et équilibrée.
- Pratiquer une activité physique régulière, adaptée à sa condition.
- Contrôler adéquatement l’hypertension, le cholestérolLe cholestérol est essentiel au bon fonctionnement du corps humain, mais il peut aussi avoir des effets néfastes s’il est présent en excès. et le diabète.
À lire : Les saines habitudes de vie
Conduite automobile
Après une procédure par cathéter, comme une angioplastie, il est recommandé de ne pas conduire pendant les deux premiers jours.
Certaines interventions dites « structurelles » peuvent toutefois nécessiter une période d’abstinence plus longue.
Retour au travail
La reprise du travail dépend surtout du type d’occupation. Pour un emploi sédentaire ou peu exigeant physiquement, un retour peut être envisagé rapidement. En revanche, pour les activités plus physiques ou stressantes, un délai plus long est souvent nécessaire.
En moyenne, il faut prévoir de une à deux semaines d’arrêt, selon la procédure réalisée et les recommandations de l’équipe médicale.
Voyager
Il est préférable d’éviter les déplacements prolongés immédiatement après une intervention par cathéter, peu importe sa nature. Avant de planifier un voyage, il est conseillé d’en discuter avec votre médecin.
Une fois la récupération amorcée et le traitement jugé réussi, voyager devient généralement sécuritaire. Toutefois, il demeure important de déclarer toute procédure cardiaque lors de la souscription d’une assurance voyage.
👉 À noter : les stents et les autres dispositifs utilisés lors d’une réparation structurelle sont trop petits pour être détectés par les portiques de sécurité des aéroports. Ils ne posent donc aucun problème lors du passage.
Le suivi avec l’équipe médicale
Un rendez-vous de contrôle est habituellement prévu avec le cardiologue ou un autre professionnel de santé dans le mois suivant l’intervention. Un résumé détaillé de la procédure lui est transmis.
Une copie est aussi disponible pour le médecin de famille, à condition que le patient ait fourni à l’hôpital les coordonnées de ce professionnel. Cela assure une continuité des soins et une bonne communication entre les différents intervenants.
À lire : À propos des stents