Tout le monde peut être un héros – Réanimation cardiorespiratoire (RCR)

Sauver une vie n’est pas réservé aux professionnels de la santé. Lorsqu’une personne s’effondre, la différence entre la vie et la mort tient souvent à la présence d’un témoin prêt à intervenir.
Chaque citoyen formé à la réanimation cardiorespiratoire (RCR) devient un maillon essentiel de cette chaîne de survie.
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Une personne est retrouvée au sol ! Sauriez-vous quoi faire ?
Une personne gît sur le sol, immobile, comme figée dans le temps. Autour, les regards se croisent, l’inquiétude monte, mais l’instant exige plus que de l’émotion : il demande d’agir.
Avant de s’approcher, jetez un rapide coup d’œil pour vérifier que l’endroit est sûr : pas de circulation dangereuse, pas de fils électriques à terre et aucune menace immédiate.
Une fois cette vérification faite, réduisez la distance qui vous sépare de la victime. En arrivant près d’elle, tentez de provoquer une réaction : parlez-lui fort (« Ça va ? ») et secouez-lui doucement les épaules.
Si la personne ne répond pas, cherchez à la stimuler en pinçant légèrement le lobe de l’oreille ou en frottant vivement le sternum tout en lui parlant plus fort.
Toujours aucune réaction ? Le doute n’est plus permis : alertez immédiatement les secours. Chaque seconde compte.
Demandez à une personne proche de composer le 911 et de signaler la situation. Interrogez aussi autour de vous : « Quelqu’un sait faire la réanimation ?
Si personne n’est formé, appelez vous-même le 911 en restant au plus près de la victime pour suivre les instructions du répartiteur. Mettez votre téléphone en mode haut-parleur : cela vous permet d’écouter et d’appliquer les consignes tout en restant aux côtés de la personne en détresse.
L’instrument qui pourrait offrir la meilleure chance de survie est un défibrillateur externe automatisé (DEA). On invite alors quelqu’un à aller chercher celui qui se trouve le plus près.
Dans le cas où l’on se retrouve complètement seul, il vaut mieux rester sur place auprès de la victime, plutôt que de s’éloigner et interrompre toute assistance, en attendant les secours.
Quand l’inaction est le vrai danger
Un mythe persiste : « Je pourrais aggraver la situation » — par exemple, « et si je casse des côtes ? »
En réalité, lors d’un arrêt cardiaque, la victime est déjà dans une situation critique. Ne rien faire est le véritable danger.
Tenter une réanimation, même imparfaite, vaut infiniment mieux que de rester les bras croisés. Une RCR pratiquée, même maladroitement, permet de maintenir un minimum de circulation sanguine et donne au cœur une chance de repartir.
Et si des côtes ou le cartilage du thorax se fracturent pendant les compressions, cela n’a aucune gravité comparée à l’absence de circulation.
La crainte de faire mal est normale, mais il faut se rappeler qu’en cas d’arrêt cardiaque, la personne est déjà en train de mourir. Le plus important est de faire circuler le sangLe sang est composé de globules rouges, de globules blancs, de plaquettes et de plasma. Les globules rouges sont responsables du transport de l’oxygène et du dioxyde de carbone. Les globules blancs constituent notre système de défense >> et l’oxygène, même partiellement. C’est ce geste qui peut sauver sa vie.
Enfin, certaines personnes hésitent par peur d’être tenues responsables. Rassurez-vous : la loi du bon samaritain, inscrite dans le Code civil et la Charte des droits, vous protège contre toute poursuite légale lorsque vous intervenez de bonne foi pour aider une personne en danger.
Un savoir qui sauve partout
Chaque personne formée a un effet multiplicateur : elle porte ce savoir partout où elle va — au travail, à la maison, dans la rue — et peut, en un instant, devenir le facteur décisif qui sauvera une vie.
Pour que ce potentiel devienne réalité, il faut s’entraîner régulièrement. Les gestes sont simples, mais ils doivent rester frais dans la mémoire pour être appliqués sans hésitation. Se former, puis se reformer, c’est se donner les moyens d’agir avec assurance.
C’est facile comme 1-2-3
- Reconnaître l’urgence et appeler le 911
La première étape est de reconnaître rapidement qu’il s’agit d’une urgence et d’appeler le 911 sans attendre. Pendant que l’aide arrive, chaque seconde compte.
- Commencer la réanimation cardiorespiratoire (RCR)
Placez la personne sur le dos, sur une surface ferme, puis positionnez vos mains au centre de la poitrine.
Appuyez fermement, de façon rythmée, jusqu’à ce que la poitrine s’enfonce d’un tiers à la moitié de sa profondeur.
Si vous avez suivi une formation et savez comment pratiquer la respiration artificielle, donnez deux insufflations après chaque 30 compressions. Cela aide à faire circuler l’oxygène vers le cerveau, le cœur et les poumons.
Rappelez-vous : un cerveau privé d’oxygène ne survit que quelques minutes avant de subir des dommages irréversibles.
- Utiliser le défibrillateur (DEA) dès que possible
Dès qu’un défibrillateur est disponible, installez-le rapidement sur la peau nue de la poitrine et suivez ses instructions vocales.
À lire : Défibrillateur externe automatisé (DEA)
N’ayez pas peur de dévêtir le torse du patient : cela est nécessaire pour que l’appareil fonctionne correctement. Vous pouvez toutefois préserver sa dignité en utilisant un vêtement ou une couverture pour couvrir les autres parties du corps.
Le courage de tenter : un geste qui compte
RCR agit comme une génératrice pendant une panne de courant : elle maintient la circulation jusqu’à l’arrivée des secours spécialisés.
Une formation de seulement quatre heures suffit pour apprendre à poser les bons gestes et à gagner en confiance.
Comme le disait le chirurgien militaire Colonel Nicholas Senn :
« Le sort du patient est entre les premières mains qui lui portent secours. »
Conclusion
Au fond, pratiquer la RCR, c’est un acte citoyen et solidaire. C’est choisir d’être prêt à aider un inconnu, un voisin ou un proche, en posant un geste qui traverse les frontières, les générations et les milieux de vie. C’est décider, le moment venu, de faire partie de ceux qui donnent une seconde chance.