
13 janvier 2018
LA MALADIE DES ARTÈRES DU COEUR (ANGINE)
Chapître précédant: Oxygénation du coeur et sa circulation
Le cœur est une pompe musculaire. Situé au centre du thorax, entre les deux poumons, c’est le moteur de la circulation.
Son fonctionnement normal est étroitement lié à son oxygénation. Deux artères ont la précieuse tâche d’approvisionner le cœur en oxygène : ce sont les artères coronaires.
L’oxygénation du cœur et ses artères
Les coronaires droite et gauche prennent naissance à la racine de l’aorte et se dirigent vers le cœur.
Elles se divisent en plusieurs branches pour assurer l’irrigation de tout le muscle cardiaque. Elles se partagent en de fines artérioles pour parcourir le muscle du cœur et se ramifient en capillaires, où les globules rouges libèrent l’oxygène au muscle cardiaque et recueillent le gaz carbonique comme partout ailleurs dans le corps humain.
Quatre déterminants des besoins en oxygène du cœur
La demande en oxygène varie en fonction du remplissage du ventricule gauche, de sa résistance à se vider, de la vigueur de la contraction et de la fréquence cardiaque.
Des transporteurs d’oxygène et des tuyaux
L’apport en oxygène dépend principalement de la quantité de globules rouges présents dans le sang, et de l’état des vaisseaux qui transportent le sang.
Ces tuyaux sont formés de trois couches
Chacune de ces couches a un rôle spécifique mais celle du centre est particulièrement importante dans le développement des plaques de cholestérol.
Couche intérieure : Intima
La couche intérieure nommée intima est comme une mince couche de téflon. Elle est responsable du maintien de la bonne santé du vaisseau et le protège contre la formation de caillot sanguin.
Elle sécrète naturellement des substances qui servent à dilater le vaisseau lorsque nécessaire, à le « lubrifier », empêchant d’autres substances nocives d’adhérer à la paroi comme une mince couche de téflon.
Une de ces substances sécrétées pourrait être comparée à la nitroglycérine que certains patients doivent utiliser pour soulager l’angine. L’intima aide donc à garder le vaisseau plus gros en cas de besoin.
Couche médiane : Média
La média, au centre, est plus épaisse et composée de cellules musculaires. Elle donne la possibilité à l’artère de se contracter, se ‘’spasmer’’ et de se dilater.
La nitroglycérine que les gens utilisent pour l’angine de poitrine agit sur cette couche. Elle la fait se relâcher. Le vaisseau devient alors plus gros, laissant passer plus de globules rouges et l’angine est soulagée.
C’est également l’endroit où les plaques de cholestérol s’installent et donnent leur aspect jaunâtre aux artères, vu de l’intérieur.
Couche externe : Adventice
L’adventice est la couche de revêtement extérieur. C’est la partie plus résistante de l’artère qui offre un effet protecteur au vaisseau.
Les polluants des artères
Des polluants majeurs tels que les produits du tabac et le cholestérol peuvent affecter la santé des artères et causer des maladies importantes.
Le fameux cholestérol
On entend souvent parler du mauvais cholestérol, celui qui cause l’encrassement des artères, mais très peu de gens connaissent le rôle vital du cholestérol pour le corps humain.
Nécessaire à la vie
En fait, le cholestérol est présent dans toutes les cellules du corps. Il est essentiel à l’intégrité et au bon fonctionnement de la membrane des cellules, c’est-à-dire leur peau extérieure.
Il est aussi impliqué notamment dans la fabrication des hormones, dans le système de défense contre les infections et dans le processus de digestion des graisses, par les sels biliaires.
Vital, mais il a son côté dangereux
Alors, comment peut-il être si important et avoir un potentiel si dangereux? Tout repose sur l’équilibre et la quantité de cholestérol dans le sang.
On en fabrique tous
Tous les jours, notre corps produit du cholestérol au niveau du foie. C’est ce qu’on appelle le cholestérol endogène, puisque nous le fabriquons nous-mêmes.
Nous possédons d’ailleurs un « thermostat » naturel permettant d’en réguler la fabrication. Ce niveau de fabrication est fixé génétiquement et varie d’une personne à l’autre.
On en mange tous
Le cholestérol exogène, qui provient de l’extérieur de notre corps, est ingéré dans notre alimentation. Il est absorbé par l’intestin et est dirigé vers le foie.
Besoin de transporteur dans le sang
Le cholestérol est une molécule grasse qui ne se dissout pas dans le sang.
Qu’il soit mangé ou fabriqué, il a besoin de transporteurs, ou « taxis », afin de pouvoir circuler dans le sang.
Le bon « taxi », ou bon cholestérol, est appelé HDL. Le mauvais « taxi », ou mauvais cholestérol, est appelé LDL.
Mauvais et bon cholestérol
Le « taxi » LDL ou mauvais cholestérol transporte le cholestérol du foie vers les cellules du corps humain.
L’excédent de cholestérol, qui n’est pas utilisé par les cellules, est retourné vers le foie par le taxi HDL ou bon cholestérol.
Il sera ainsi éliminé au niveau de la vésicule biliaire en sels biliaires, qui sont nécessaires à la digestion des graisses.
De l’empreinte de cholestérol dans l’artère
Dès notre naissance, le transport du cholestérol laisse des empreintes sur la paroi de nos artères.
Avec le temps et l’âge, ces empreintes s’épaississent dans les parois de nos artères et forment éventuellement des plaques.
À la formation de la plaque de cholestérol
La formation des plaques d’athérosclérose s’amorce avec le dépôt du mauvais cholestérol sur la fine couche intérieure du vaisseau sanguin, l’intima.
Il est absorbé et s’emmagasine dans la couche musculaire du vaisseau, la media.
Sa présence produit de l’inflammation.
Le cholestérol est « mangé » par des cellules macrophages, qui servent à nettoyer l’organisme. Elles se remplissent à leur tour de cholestérol et deviennent emprisonnées dans la paroi du vaisseau.
On peut les imaginer comme de grosses cellules spumeuses pleines d’écume. En mourant, elles libèrent leur contenu, qui crée encore plus d’inflammation, et le cycle se répète.
D’où vient l’excès de mauvais cholestérol
De façon générale, l’excès de mauvais cholestérol LDL provient :
· De mauvaises habitudes alimentaires, surtout d’une forte consommation de gras saturés
· De prédispositions au niveau génétique, c’est-à-dire de l’héritage familial
· De certaines maladies, notamment les certaines maladies rénales et au niveau de la thyroïde
Les plaques d’athérosclérose varieront en nombre et en grosseur selon la quantité de mauvais cholestérol LDL en excès dans l’organisme ou d’une prédisposition génétique.
Les pièces du taxi du mauvais cholestérol polluent aussi
Les taxis du mauvais cholestérol LDL contribuent également à la formation des plaques.
Comme la pollution causée par nos voitures sur les routes, la présence de certaines protéines qui entrent dans la composition des taxis produit également de l’inflammation.
Les chercheurs s’intéressent actuellement à ces protéines dans le but de produire un médicament pour réduire leur nombre et engendrer un impact positif sur la santé.
Les petites plaques n’ont pas d’effet sur l’apport d’oxygène
La majorité des petites plaques qui se forment avec le temps dans les artères coronaires n’affecte pas la circulation ni la distribution de l’oxygène dans le muscle cardiaque.
Elles peuvent affectées la couche musculaire de l’artère
Cependant, il est possible que la présence de certaines plaques finisse par occasionner une déformation des vaisseaux et même dans d’infimes possibilités, causer des anévrismes.
Formation d’anévrismes possible
Un anévrisme se caractérise par une altération de la fonction de la couche musculaire. Elle devient moins résistante.
La présence de cette atteinte dans la couche musculaire combinée à la pression à l’intérieur de l’artère causent une déformation puis une dilatation localisée dans une artère. Heureusement, la rupture est extrêmement rare au niveau cardiaque.
On peut comparer les anévrismes au ballonnement que l’on peut retrouver sur un boyau d’arrosage.
La plaque prend de la place dans la paroi et s’organise
L’accumulation des cellules et de leur contenu graisseux soulève l’intima, la couche intérieure du vaisseau.
Un peu comme un bouton d’acné, le dessus de la plaque devient étiré et friable.
L’inflammation causée par la présence du cholestérol dans la paroi active ensuite les mécanismes de réparation de notre corps. Elle engendre la fibrose, cette structure blanche, coriace que l’on retrouve dans la viande. Cette fibrose s’installe et rend la plaque plus rigide, plus ferme, plus stable.
Avec le temps, des dépôts de calcium peuvent apparaitre.
Certaines personnes sont plus susceptibles
L’excès de mauvais cholestérol (LDL) dans l’organisme influence le nombre et la grosseur de ces plaques. Également, certaines personnes sont plus sujettes à développer ces plaques que d’autres.
Une artère ça bouge, d’autant plus sur le cœur
Les vaisseaux du corps se distendent à chaque battement cardiaque.
Vous pouvez percevoir votre pouls au niveau du cou ou au poignet pour bien constater ce mouvement. Les coronaires subissent cette distension en plus d’être mues par le mouvement même du cœur.
Avec ce mouvement sans répit dans les coronaires, une plaque de cholestérol peut se rompre spontanément.
Sans égard à leur taille, ce sont davantage les plaques les plus friables qui ont tendance à se fissurer et produire un évènement coronarien aigu, soit l’angine instable ou l’infarctus.
Attention aux efforts intenses
Ce phénomène peut expliquer certaines ruptures de plaque lors d’un effort intense, subit, chez quelqu’un d’habituellement sédentaire. On pourrait citer l’exemple de pelleter rapidement au froid après une tempête de neige.
L’angine de poitrine
Lorsqu’une artère voit son diamètre rétréci de plus de 60 % par la présence d’une plaque, sa capacité d’amener l’oxygène au cœur en est affectée.
L’angine de poitrine se manifeste quand les artères ne peuvent pas faire circuler suffisamment de sang dans leur territoire cardiaque respectif pour l’approvisionner adéquatement en oxygène.
L’angine, qui est le nom donné à la douleur causée par le manque d’oxygène au cœur, est ressentie à l’effort et est soulagée rapidement par le repos.
La forme classique d’angine
La forme classique que prend l’angine est une douleur à la poitrine qui s’irradie vers la mâchoire et le bras gauche. Elle peut aussi être ressentie de plusieurs autres façons, notamment par une douleur au dos, ou seulement à la mâchoire ou au bras gauche.
Parfois l’angine est… en silence
Certaines personnes ne ressentent pas la douleur. Un essoufflement soudain peut être constaté à l’effort, suivi d’un soulagement rapide au repos. On appelle ceci ; l’angine silencieuse.
Douleur à l’effort, soulagée par le repos et reproductible
Dans tous les cas, une douleur entre le nez et le bas du thorax survenant à l’effort et se dissipant au repos, qui se reproduit avec le même type d’effort, est un symptôme important. Si vous ressentez de tels symptômes, vous devez prendre rendez-vous pour consulter un médecin.
L’angine stable dans la présentation de ses symptômes n’est généralement pas fatale et peut être traitée de différentes façons.
Attention aux changements dans les symptômes
Par contre, toute progression dans les symptômes, en intensité ou en fréquence, ou encore s’ils surviennent désormais au repos, est un signe d’instabilité et pourrait entrainer une crise cardiaque. Dans ce cas, des lésions sont causées au muscle cardiaque.
Il faut donc consulter un professionnel de la santé rapidement. Devant toute inquiétude, faite le 911 !
Personne n’est à l’abri
Personne n’est à l’abri d’une maladie des artères coronaires. Il faut être vigilant, pour soi et pour les gens qui nous entourent, et savoir reconnaître les signes et symptômes ainsi que les facteurs aggravants.
Certains facteurs augmentent les ‘’malchances’’ d’être atteint
Certains facteurs connus augmentent les risques d’avoir une maladie coronarienne.
Certains sont non modifiables, comme le sexe masculin, l’âge et les facteurs héréditaires.
D’autres facteurs peuvent être modifiés par nos habitudes de vie, tels que l’usage des produits du tabac, le taux cholestérol, la sédentarité, le diabète et l’hypertension artérielle.
La prévention demeure le meilleur traitement
La prévention demeure le meilleur traitement contre les maladies coronariennes!
Pour réduire les risques, il est important d’avoir de saines habitudes de vie, notamment de maintenir une bonne alimentation et de faire de l’exercice régulièrement.
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