CHIRURGIE DE PONTAGES CORONARIENS

CHIRURGIE DE PONTAGES CORONARIENS

Attention: Un texte sur les instructions aux patients concernant une chirurgie cardiaque est à venir.

 

La chirurgie cardiaque de pontages coronariens vise à suppléer aux artères coronaires encrassées de plaques d'athérome.

Elle consiste à faire des ponts vasculaires par-dessus les obstructions partielles ou totales des artères du cœur, comme les ponts nous aident à traverser les obstacles.

 

 

 

Pour bien comprendre

Pour bien comprendre, il faut revoir le fonctionnement du cœur et de son oxygénation.

 

Une pompe musculaire

Le cœur est une pompe musculaire de la grosseur d'un poing.

Situé au centre du thorax, entre les deux poumons, c’est le moteur de la circulation. Il bat en moyenne plus de 100,000 fois par jour.

 

Il carbure à l’oxygène

Le fonctionnement normal du cœur est étroitement lié à son oxygénation, laquelle lui est amenée par le sang.

 

 

Les artères coronaires

La livraison de son précieux carburant lui est assurée par les artères coronaires. Toute réduction en apport d’oxygène peut avoir des effets graves et parfois irréversibles sur le cœur.

 

Les artères coronaires, gauche et droite

Les deux artères coronaires, la gauche et la droite, sont situées directement sur la surface du cœur.

De la grosseur d’une tête de clou

Les artères coronaires sont facilement visibles et accessibles par le chirurgien. Elles mesurent en moyenne de 1 à 3mm.

 

Les plaques de cholestérol

Lorsque la maladie des artères du cœur, soit la maladie coronarienne athérosclérotique, progresse, elle cause des rétrécissements des artères du cœur par la présence de plaques d’athérome, communément appelées plaques de cholestérol.

Ces plaques se sont formées par une accumulation de gras et de calcium. Quand ces plaques deviennent suffisamment importantes, elles ralentissent le passage du sang. Le cœur manque alors d'oxygène et les symptômes d'angine, tels une douleur à la poitrine à l'effort, apparaissent.

 

L’angine

Dans le cas où une artère est très sévèrement rétrécie ou même entièrement bloquée, le sang ne peut plus passer, le muscle du cœur souffre et la personne ressent une vive douleur.

Lorsque cette douleur persiste de 20 à 30 minutes, le cœur peut cesser de se contracter dans cette région ou même mourir. 

 

L’infarctus

Cette portion du cœur mort est alors remplacée par une cicatrice : c’est l’infarctus. Cette cicatrice est comparable au filet blanchâtre très coriace dans un morceau de viande.

Le remplacement d’une portion du muscle cardiaque par une cicatrice peut rendre le cœur moins efficace à pomper le sang.

 

Les pontages

Pour traiter l’angine ou l’infarctus, il faut rétablir une bonne circulation dans les artères du cœur.

 

Une opération riche en histoire

Depuis plus d’un demi-siècle, la chirurgie de pontages coronariens permet de contourner une artère coronaire rétrécie ou obstruée en plaçant un autre vaisseau par-dessus.

http://icardio.ca/fr/articles/histoire-de-la-cardiologie/episode17-premiere-chirurgie-cardiaque

 

On fait des ponts

Comme son nom l'indique, cette chirurgie place des ponts par-dessus les rétrécis. C’est comme construire un pont au-dessus d’une rivière.

 

Deux types de ponts

Il existe deux sortes de pontages, lesquels dépendent du conduit utilisé pour passer par-dessus le blocage :

  • Les pontages veineux
  • Les pontages artériels

 

Pontages veineux

Les pontages coronariens veineux sont faits avec des bouts de veines prélevés dans la jambe. Ils serviront à construire un pont par-dessus l’artère du cœur qui est rétrécie.

Le sang de la jambe, qui utilisait cette veine pour retourner au cœur, emprunte les veines du voisinage pour poursuivre sa route vers le cœur.

 

Pontages artériels

Les pontages artériels sont faits avec des bouts d’artères. L’artère la plus souvent utilisée est l’artère mammaire interne gauche, attachée sur le côté intérieur du thorax, à gauche, sous le sein.

Le sang qui utilisait ce conduit sera redirigé, sans conséquence, vers d’autres artères.

 

Combien de pontages?

Le nombre de pontages à effectuer correspond à celui des artères du cœur qui sont obstruées. Les blocages sont visualisés par le biais d'une coloration des artères lors d'un examen appelé coronarographie.

De 1 à 3 pontages sont couramment effectués, mais le nombre peut être de 6 et même plus.

 

Les risques de la chirurgie

Les risques les plus graves associés à une intervention chirurgicale de pontages coronariens sont en moyenne de 1% à 2%.

 

Une chirurgie couramment exécutée

C’est l'une des chirurgies les plus pratiquées à travers le monde. Elle est très sécuritaire et les techniques opératoires ne cessent d’évoluer.

 

Un taux très faible de risques graves

Parmi les risques les plus graves, il y a le décès, l’accident vasculaire cérébral (AVC, paralysie) et le coma. Heureusement, ils sont rares, mais ils peuvent survenir pendant, immédiatement après la chirurgie ou même quelques jours plus tard.

 

Et les autres risques

Parmi les autres risques, moins graves ceux-là, on retrouve les arythmies cardiaques (battement cardiaque trop rapide ou trop lent), lesquelles surviennent chez le tiers des patients, le besoin de transfusions sanguines, les infections et les problèmes rénaux, pour ne nommer que les plus courants.

Les risques varient en importance, selon votre âge et/ou la présence d'autres problèmes de santé graves. Il n'existe pas de patients identiques, chaque personne a un vécu médical qui lui est propre. Adressez-vous à votre médecin pour tout détail concernant votre cas, si besoin est.

Après avoir été mis au courant des risques et des avantages d'une chirurgie de pontages, le patient doit signer un formulaire de consentement à l'opération.

 

Convalescence et retour à la vie quotidienne

Lorsque tout se déroule bien, le patient passe en moyenne une seule journée aux soins intensifs. Il est ensuite transféré à l’étage des soins de chirurgie cardiaque.

 

La chirurgie

La chirurgie de pontages s'effectue sous anesthésie générale. Pour se rendre au cœur, le chirurgien pratique une ouverture dans la cage thoracique par laquelle il atteint le cœur et procède à l'intervention.

 

On voit le cœur battre

Une fois cette ouverture faite, on voit le cœur en mouvement entre les deux poumons. On le voit glisser dans sa pochette, le péricarde.

Le péricarde est ouvert et les artères du cœur sont accessibles.

 

Les artères à réparer sont identifiées

Le chirurgien peut alors identifier les pontages à effectuer et procéder aux prélèvements des conduits vasculaires (veines et artères) pour les pontages.

 

 

 

 

 

 

On prépare les conduits pour faire les ponts

Dans la très grande majorité des cas, une veine dans une jambe et l’artère mammaire interne gauche sont utilisées pour faire les ponts au-dessus des rétrécis dans les artères du cœur.

Dans certains cas, on peut utiliser des veines de la cuisse ou de l'arrière de la jambe. D'autres artères peuvent également servir, telles l'artère mammaire interne droite, située sur le rebord interne droit du thorax, ou encore l'artère radiale de l'avant-bras, vers le poignet, là où on prend le pouls.  

 

Deux techniques opératoires possibles

Actuellement, il y a deux façons d'effectuer la chirurgie de pontages.

  • Une première façon permet d’opérer le cœur en arrêt de contraction.
  • Une deuxième possibilité est d’opérer le cœur, « à cœur battant ».

 

Technique sans contraction cardiaque

La première façon nécessite l’utilisation d’une pompe pour assurer une circulation extracorporelle (cœur-poumon artificiel).

Le cœur est refroidi pour diminuer ses besoins en oxygène. Il arrête alors de battre, il est comme un ours en hibernation.

Le sang court-circuite le cœur par des tuyaux connectés entre celui-ci et la pompe.

Cet appareil permet au sang d’être oxygéné comme le font les poumons. Une fois le sang oxygéné, la pompe le retourne dans l’aorte et assure ainsi la circulation à la place du cœur.

 

Technique à cœur battant

La deuxième façon permet au chirurgien d’effectuer les pontages à cœur battant, c’est-à-dire que le cœur continue de battre pendant toute l’intervention.

La pompe de circulation extracorporelle n’est pas nécessaire. Cependant, comme le cœur bouge constamment, l’endroit où faire les pontages est immobilisé avec un instrument pour stabiliser la région du cœur à opérer.

 

De petits tuyaux cousus par un fil très fin

Pour faire la couture des pontages, le chirurgien utilise un microscope opératoire ou loupes, placées sur ses lunettes afin de bien voir les pontages à faire, car les coutures sont petites et le fil utilisé est minuscule, aussi fin qu'un cheveu humain. 

 

Vérification du passage sanguin dans les pontages

Lorsque les pontages sont complétés, le chirurgien vérifie leur fonctionnement à l'aide d'un appareil, afin de s'assurer que l'opération est bien réussie.

 

S’il a été refroidi, on réchauffe le cœur

Dans l'éventualité où la chirurgie a été effectuée avec la pompe « cœur-poumon artificiel », c'est le moment de remettre le cœur au travail. Le cœur préalablement refroidi est réchauffé à environ 22oC. Il reprend peu à peu son travail sous l'œil attentif du chirurgien, assisté de son équipe aux commandes de la pompe.

 

Cardiostimulateur temporaire

Avant de fermer le thorax, des fils temporaires de stimulateur cardiaque (pacemaker) sont placés sur le cœur pour accélérer son rythme au besoin. Des drains thoraciques (tuyaux) sont installés autour du cœur et des poumons pour drainer l’air et le sang.

 

Et on referme le tout

Les plaies sont alors fermées avec des broches d’acier pour solidifier le sternum (thorax) et des fils de suture résorbables (points fondants) ou agrafes métalliques sont utilisés sur la peau.

 

Surveillance aux soins intensifs

Le patient est alors transféré dans un lit pour être amené aux soins intensifs; il se réveillera quelques heures plus tard.

 

La convalescence débute

Une certaine euphorie accompagne les premières heures suivant la chirurgie. La nature humaine étant ce qu’elle est, le patient est content d’être en vie et que la chirurgie soit derrière lui.

Le lendemain est souvent bien différent. L’énergie manque au rendez-vous. Une certaine déprime peut s’installer pour un ou deux jours… puis le naturel revient avec les progrès postopératoires qui suivent.

 

 

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