
INSUFFISANCE CARDIAQUE
Plus d’un demi-million de patients au Canada
Plus de 500 000 personnes souffrent d’insuffisance cardiaque au Canada et, selon les dernières statistiques, 50 000 personnes s'ajoute à ce groupe chaque année.
Comme on le sait, le cœur est un muscle qui sert de pompe pour assurer la circulation du sang. À chaque contraction de ce muscle, une partie du volume sanguin est expulsée dans un gros vaisseau appelé aorte.
Une fraction du volume sanguin du cœur est éjectée à chaque battement
Le cœur ne se vide jamais totalement de son contenu. On appelle "fraction d'éjection", la partie du volume sanguin qui est éjecté. Chez un individu normal, cette fraction d’éjection s'élève à 55% et plus.
Différents examens font référence à cette fraction, communément appelée FEVG, une abréviation désignant la "fraction d’éjection du ventricule gauche".
Plusieurs types d’insuffisance cardiaque
On a relevé différentes sortes d’insuffisance cardiaque.
Une FEVG abaissée est qualifiée d’« insuffisance cardiaque par dysfonction systolique »; une FEVG normale, d’« insuffisance cardiaque diastolique » ou d’« insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée ».
Plusieurs causes possibles
Les causes d’insuffisance cardiaque les plus fréquemment rencontrées sont :
· Idiopathique, quand aucune cause n'est identifiable
· Virale
· Toxique, due à l’alcool, aux drogues, à la chimiothérapie ou à la radiothérapie
· Valvulaire, due à des valves défectueuses
· Tachyarythmie, due à un cœur dont le battement est trop rapide et de façon prolongée
· Hypertension artérielle
· Malformation congénitale
Origine des symptômes
Les symptômes d’insuffisance cardiaque découlent, d’une part, du fait que le cœur est incapable de transporter nutriments et oxygène aux organes puis, d’autre part, qu’il ne peut ramener les déchets de l’organisme vers le foie et les reins, afin que ces déchets soient filtrés.
Classification selon la gravité des symptômes
Selon l’importance des symptômes et des limitations, on divise le degré d’insuffisance cardiaque en 4 groupes :
· Classe I : aucune limitation aux activités ordinaires
· Classe II : symptôme léger d’essoufflement ou de fatigue aux efforts modérés comme, par exemple, monter deux paliers d’escalier
· Classe III : fatigue et/ou essoufflement lors d’activités de la vie quotidienne (toilette personnelle)
· Classe IV : fatigue et/ou essoufflement au repos
Pourquoi suivre les recommandations médicales
Le traitement permet soit de ralentir, soit d’arrêter la progression ou, dans certains cas, de renverser l’insuffisance cardiaque pour parvenir à un retour à la normale.
Poser un diagnostic
Plusieurs examens sont demandés par le médecin pour arriver au diagnostic d’insuffisance cardiaque et pour tenter d’en trouver la cause.
Les examens requis comprennent un électrocardiogramme (ECG) au repos, une échographie cardiaque, une scintigraphie myocardique au Persantin (MIBI) ou à l’effort, une coronarographie, un Holter et un monitoring ambulatoire de la pression artérielle (MAPA), de même que diverses analyses sanguines.
Le patient doit participer activement au traitement de son insuffisance cardiaque. Il lui faut accepter de suivre les recommandations visant à modifier son style de vie et d'être rigoureux dans la prise de ses médicaments.
La but du traitement est d’alléger le travail d’un cœur défaillant
Le traitement permet d’alléger le travail du cœur et d’éviter une surcharge en liquide, afin de diminuer les symptômes, voir même de les éliminer.
Les éléments suivants à la base du traitement :
· médication prescrite
· alimentation adéquate, réduite en sel
· limite quotidienne des liquides
· alcool en quantité modérée
· activité physique
· périodes de repos
· fin au tabagisme
Il est important de bien suivre les recommandations liées à la médication. L’arrêt de la médication est souvent une cause de réhospitalisation.
Consultez votre pharmacien avant d’acheter des médicaments non prescrits
Il faut se renseigner auprès de son pharmacien avant d’acheter des médicaments en vente libre, car il peut y avoir des risques.
Par exemple, ils risquent de diminuer l’efficacité des médicaments prescrits, d’en provoquer les effets secondaires et les risques de toxicité. C’est ainsi que les médicaments anti-inflammatoires (exemple: Advil Ibuprofène) peuvent provoquer une rétention d’eau et aggraver les symptômes d’insuffisance cardiaque.
Habitudes alimentaires
Il est important d'adopter de bonnes habitudes alimentaires avec une alimentation bien équilibrée. Il faut aussi réduire l’apport de sel (sodium), car il peut favoriser la rétention d’eau. Cet apport de sodium peut être réduit de diverses façons : éliminer le sel à la cuisson, ne pas mettre de salière sur la table et vérifier la teneur en sel des aliments achetés. Cette information est disponible sur les emballages.
On vise une consommation de 2 à 3 grammes de sel par jour. Il convient de porter une attention particulière aux charcuteries et aux aliments de restauration rapide.
Il est possible de rehausser le goût des aliments sans utiliser le sel. Par exemple, ajouter des fines herbes, du jus de citron, des assaisonnements sans sel et de l'ail.
Bien que la majorité des gens disent ne pas boire beaucoup, il est parfois étonnant d'en faire le calcul. La maladie fait augmenter la sensation de soif, boire devient une tentation continuelle.
Le cœur est une pompe… attention à la surcharge
La quantité de liquide recommandée est de 1.5 litre ou 48 onces par jour (6 verres réguliers), une bouteille de bière ou une canette de boisson gazeuse représente 350 millilitres.
Une bonne façon de faire le calcul est de prendre un contenant et d'y inscrire une ligne de référence à 1.5 litres. Chaque fois que vous buvez, versez l’équivalent de ce liquide dans votre récipient. Tout ce qui est liquide ou qui le deviendra comprend le café, le thé, l’eau, le jus, les boissons gazeuses, la bière, le Jell-O, le yogourt, la glace, etc…
Un truc pour la soif
La maladie provoque la soif! Le patient se voit bien souvent tenaillé par elle.
Une façon agréable d'étancher votre soif et de pallier à la restriction des liquides consiste à. placer au congélateur des petits fruits de saison. Une fois gelés, vous les mettez en bouche, les laissez fondre, puis vous avalez le liquide ainsi produit. C’est rafraîchissant et ça ne compte pas dans votre limite de liquide, contrairement aux glaçons et Popsicles.
Pesez-vous régulièrement
Un suivi peut être assuré en se pesant régulièrement et en notant votre poids. Se peser chaque jour, toujours à la même heure et après avoir uriné, constitue une référence.
Par exemple, une prise de poids de 1.5 kg sur une période de 3 à 5 jours est anormale. L'organisme ne peut pas fabriquer de la graisse en si peu de temps. C’est le poids du surplus de liquide! C'est de l'eau!
Consommations modérées
Consommer de l’alcool avec modération et à l’occasion. Surtout n’oubliez pas de l’ajouter au calcul de votre limite quotidienne de liquide (1 à 2 verres par jour).
L’impact bénéfique de l’exercice
Il faut faire de l’activité physique modérée de façon régulière. Un programme de réadaptation cardiovasculaire peut vous procurer de nombreux bienfaits.Il amêne une meilleure endurance cardiovasculaire, contribue à votre perte de poids, améliore votre qualité de vie et au final, procure une espérance de vie augmentée.
Ce genre de programme spécialisé est possiblement offert en région. Il faut s'informer auprès de son médecin.
Prenez des pauses, reposez-vous et cessez de fumer
Il convient également de prendre une période de repos avant et après les repas.
Finalement il faut cesser de fumer, si c’est l'une de vos habitudes. Divers moyens existent pour vous aider à le faire.
Autres interventions possibles
Il peut arriver que votre médecin doive recourir à des interventions plus spécialisées, soit dans un but correctif, thérapeutique ou préventif.
En voici la liste :
- Dilatation des artères du coeur (angioplastie coronarienne)
- Chirurgie de pontage coronarien
- Chirurgie de valve cardiaque
- Resynchronisation de l’électricité du coeur
- Défibrillateur
- Greffe cardiaque