FIBRILLATION AURICULAIRE (FA)

FIBRILLATION AURICULAIRE (FA)

 

Battements cardiaques désordonnés et parfois rapides

La FA est un trouble du rythme cardiaque. Elle se reconnaît par des battements cardiaques totalement irréguliers. Le pouls est souvent rapide et dépasse parfois 150 battements par minute. 

 

 

Un chef d'orchestre

Le cœur est formé de cellules musculaires réparties en 4 chambres : 2 oreillettes et 2 ventricules.

Au cours d’un battement cardiaque, toutes les cellules musculaires des oreillettes doivent d'abord se contracter en même temps pour que les 2 oreillettes le fassent également. Ensuite, c’est au tour de toutes les cellules musculaires des ventricules de se contracter en même temps afin que les ventricules se contractent.

La coordination de la contraction des oreillettes avec celle des ventricules requiert un bon chef d’orchestre pour les oreillettes et un système électrique qui conduit cette contraction depuis les oreillettes vers les ventricules.

 

 

 

C’est un trouble du rythme situé dans les oreillettes 

 

La FA est un problème relié au chef d’orchestre. Plusieurs cellules s'improvisent chef d'orchestre.

Les cellules musculaires des oreillettes se contractent désormais de façon non coordonnée; en conséquence, les oreillettes ne se contractent pas efficacement.
 
Lorsqu'on observe des oreillettes aux prises avec la FA, c’est comme regarder de la gélatine qu’on fait bouger. La matière bouge, mais les oreillettes ne se contractent plus normalement.
 
 

Les ventricules se font bombarder

Comme il n’y a plus de chef d’orchestre pour gérer l’activité électrique des oreillettes, le système de conduction électrique entre les oreillettes et les ventricules se fait bombarder par la contraction anarchique des cellules musculaires des oreillettes.

Le passage électrique vers les ventricules devient ainsi irrégulier. Les cellules ventriculaires quant à elles se contractent en même temps, mais ont un rythme irrégulier.

Le pouls n’a plus de tempo.

 

Risque de formation de caillot dans le cœur

Parce que les oreillettes ne se contractent plus efficacement, le sang stagne dans celles-ci et peut entraîner la formation d’un caillot dans les oreillettes.

Ce caillot dans le cœur peut se détacher et passer dans la circulation sanguine. C’est ce qu’on appelle une embolie systémique, une complication grave de la FA.

Si un caillot se rend au cerveau, il s'agit d’un AVC (accident vasculaire cérébral).

En prévenant la formation de caillots, la FA est considérée comme une arythmie bénigne.

 

On peut très bien vivre avec la FA. Il peut n’y avoir aucun symptôme ou perception de palpitations.

 

Chez certains patients, la fibrillation auriculaire peut être tout à fait asymptomatique, donc aucune palpitation n’est perçue.

Pour d’autres, les palpitations peuvent être rapides, inconfortables et une source d’anxiété.

Le pouls peut atteindre de 150 à 160 battements par minute. Dans certaines situations, la fréquence peut être normale ou même lente en raison d’une médication prise par le patient ou encore en raison d'un désordre du système électrique.

 

6% de la population générale et souvent sans cause identifiable

Les causes de la FA sont multiples mais, le plus souvent, on n'en trouve pas la cause. On parle alors de FA idiopathique. La prévalence de la FA, c’est-à-dire la fréquence de cette condition dans la population en général, est de 6%.

 

Causes possibles d'une FA

On sait cependant que les patients plus âgés, hypertendus ou diabétiques, sont plus nombreux à être atteints de FA.

Certaines maladies ou problèmes peuvent contribuer à l’apparition de la FA, tels des problèmes vasculaires, problèmes du muscle cardiaque ou des artères coronariennes, l’inflammation de l’enveloppe du cœur (le péricarde) après une chirurgie cardiaque ou thoracique (péricardite), problèmes pulmonaires (MPOC, embolie pulmonaire) et même certains problèmes de thyroïde (hyperthyroïdie).

 

Fibrillation auriculaire chronique ou par épisodes intermittents

La FA peut être présente de façon chronique, (permanente) ou périodique (fibrillation auriculaire paroxystique).

 

LE TRAITEMENT DE LA FA COMPREND DEUX ASPECTS :

            (1) Traiter le rythme 

            (2) Éviter les caillots

 

(1) TRAITER LE RYTHME :

On peut corriger le trouble du rythme (enrayer l’arythmie en permettant au chef d’orchestre de reprendre le contrôle de la contraction des cellules musculaires des oreillettes) ou simplement ralentir le cœur sans corriger le trouble du rythme.

Plusieurs études ont comparé ces deux façons. Il en ressort que les deux méthodes se valent et qu’il n’y a pas d’avantage marqué d'utiliser l'une plutôt que l'autre.

 

Ralentir le cœur

S’il n’y a pas de palpitations, il est plus simple de ralentir le cœur. Le médecin choisira d’abord cette option.

Cependant, en ralentissant le cœur, il est possible que le pouls devienne trop lent. Le médecin vous parlera alors d’installer un cardio-stimulateur, appelé aussi pacemaker, pour assurer une fréquence cardiaque minimale.  Lorsque la médication freine trop la fréquence cardiaque, le pacemaker fournit l’électricité nécessaire pour faire battre le cœur à la fréquence désirée.

 

Enrayer l’arythmie : médication

Parfois, même si le cœur est adéquatement ralenti, la persistance d’un rythme irrégulier peut causer de l’inconfort et même nuire aux activités de tous les jours. Le médecin peut alors avoir recours à une médication par voie orale pour corriger le rythme cardiaque du patient et le rendre régulier, donc normal. 

Enrayer l’arythmie : cardioversion électrique

Dans le cas où la médication orale est inefficace ou cause des effets secondaires, une autre option est la « cardioversion électrique », laquelle consiste à enrayer l’arythmie cardiaque par un choc électrique appliqué sur le thorax.

La cardioversion électrique permet au cœur de retrouver son rythme régulier et normal. Il ne s’agit pas de la méthode théâtrale que l’on voit à la télé alors que le corps du patient se soulève de la civière au moment du choc électrique.

 

La cardioversion est effectuée sous anesthésie, alors que le patient est endormi pendant quelques minutes à peine; vient ensuite la phase du réveil.

Comme c'est le cas pour toute intervention chirurgicale, la cardioversion comporte des risques. Le médecin traitant explique les risques et les bénéfices au patient lorsque cette façon de procéder est retenue. Dans un tel scénario, on croit que les bénéfices surpassent les risques.

Enrayer l’arythmie : brûler l'arythmie

S’il y a échec de la médication orale à cause de leurs effets secondaires, pourra alors procéder à une fulguration.

Au cours de cette intervention, les points d’où provient la FA sont identifiés dans l’oreillette et sont ensuite brûlés au moyen d'ondes électriques ou à l’aide d’un appareil de cryothérapie (brûler par le froid).

Cette procédure sera détaillée ultérieurement. 

 

Le rôle de l’anticoagulant n’est pas de rendre le sang plus clair, mais plutôt de diminuer le risque de formation de caillot dans le coeur et de prévenir leur pénétration dans la circulation sanguine.

 

Le médecin jugera si la prise d’un médicament anticoagulant est nécessaire, tout en tenant compte de certains facteurs comme l’âge, la présence de diabète et/ou d’hypertension artérielle, la survenue d’un AVC dans le passé ou la défaillance cardiaque.

Une fois débutée, cette médication devra être prise pendant le reste de la vie du patient, dans la grande majorité des cas. Le médecin doit soupeser les risques d’embolies contre ceux de saignements, s'il décide de prescrire une telle médication.

 

Ne jamais arrêter la médication soi-même

Le patient ne doit jamais cesser de prendre les médicaments anticoagulants sans l’avis du médecin.

 

 

 

Visitez la Clinique FA du CHUM pour plus d'informations.

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