
QUAND DEMANDER DE L'AIDE PSYCHOLOGIQUE APRÈS UN INFARCTUS
Vous vous remettez d’un infarctus. Cela peut susciter de multiples réactions émotives.
Voici de l’information et quelques stratégies qui pourront vous être utiles afin de mieux comprendre ce qui vous arrive et de vous aider à traverser cette période exigeante.
Le fait d’avoir subi un infarctus peut provoquer toute une onde de choc, susciter des craintes et mettre au défi votre capacité à vous adapter.
Il peut être très apeurant de concevoir que votre cœur, un organe vital, soit atteint d’une maladie. Ceci est d’autant plus accentué si vous connaissez quelqu’un qui est décédé des suites d’un infarctus ou si c’est la première fois que vous avez à composer avec une maladie du cœur.
Ainsi, votre propre expérience de l’infarctus sera bien personnelle et unique. Votre réaction peut dépendre de plusieurs facteurs comme, par exemple, la gravité de votre maladie cardiaque, la façon dont votre infarctus est survenu, votre vécu, votre personnalité, votre organisation psychologique et vos mécanismes d’adaptation, etc.
3 volets sont traités au regard de l’impact psychologique d’un infarctus :
- Les réactions psychologiques les plus communes
- Quelques stratégies utiles afin de favoriser votre adaptation
- Quand faut-il s'inquiéter et demander de l'aide?
Période de vulnérabilité physique et psychologique
Les 6 mois qui suivent un infarctus du myocarde ou encore une procédure cardiaque, (nommons une dilatation coronarienne avec l’implantation d’un ou de plusieurs stents ou une chirurgie cardiaque) constituent des moments de vulnérabilité, tant sur les plans physiques que psychologique.
Il est important de mette en place des efforts de prévention physique et psychologique en participant pleinement au plan de traitement médical qui vous est recommandé et à un programme de réadaptation cardiaque.
Il est aussi essentiel d’être vigilant quant aux symptômes psychologiques qui peuvent apparaître au cours de cette période critique.
Environ 1 personne sur 5 développera une dépression après un infarctus.
Quand faut-il s'inquiéter?
Il ne faut surtout pas hésiter à aller consulter, si...
- vous vous sentez souvent triste et déprimé;
- vous avez perdu intérêt et plaisir à faire des choses que vous aimiez auparavant;
- vous avez des difficultés de sommeil qui perdurent;
- vous éprouvez une crainte paralysante de vivre des récidives de votre maladie cardiaque, vous êtes hypervigilant et sur vos gardes quant au moindre symptôme qui ressemble à ceux dont vous avez fait l'expérience lors de votre infarctus;
- vous faites de grands efforts afin d'éviter d'être en contact avec tout ce qui pourrait vous rappeler votre infarctus (p. ex. pensées, lieu, personnes, etc.);
- vous vous sentez envahi par l'angoisse de mourir;
- vous consommez plus d'alcool ou de drogue;
- vous êtes incapable de retourner au travail après votre congé de maladie.
Comment un(e) psychologue peut-il(elle) vous aider?
En évaluant et en traitant :
- les difficultés d'adaptation en lien avec votre maladie cardiaque ou l'infarctus que vous avez subi (p. ex. anxiété liée à la crainte de revivre un infarctus, angoisse de la mort, deuil, difficulté à suivre les recommandations médicales ou à modifier vos habitudes de vie, crainte d'être abandonné par vos proches, impact de la maladie sur vos proches, occasionnant des conflits, etc.);
- la dépression;
- les troubles anxieux (p. ex. trouble panique, anxiété généralisée);
- les troubles du sommeil;
- le stress;
- la difficulté à bien contrôler votre consommation d'alcool, de drogue ou de médicaments;
- la difficulté à retourner travailler après un infarctus;
- la difficulté à bien communiquer avec votre équipe soignante.
Comment faire pour obtenir de l'aide psychologique?
Il est très important d'informer les professionnels de la santé qui vous suivent (p. ex. cardiologue, médecin de famille, infirmière, etc.) de toute difficulté psychologique qui vous habite et qui apparaît à la suite de votre infarctus. Il ne faut surtout pas hésiter! Ils pourront vous aider à obtenir les services psychologiques dont vous avez besoin.
Il est également essentiel de garder à l'esprit que demander de l'aide n'est pas un signe de faiblesse, mais plutôt une marque de grand courage!
Obtenir de l'aide
Il existe plusieurs façons de rechercher du soutien ou de l’aide psychologique.
Des soins psychologiques sont offerts dans certains centres hospitaliers, dans plusieurs services médicaux de première ligne, ainsi que dans des bureaux privés de consultation psychologique.
Certaines lignes téléphoniques d’écoute ou de crise sont également disponibles de même que plusieurs organismes spécialisés qu’on peut joindre en ligne.
Au Québec
Il est possible d'obtenir de l'aide psychologique :
- au service psychosocial du CLSC de votre secteur (vous pouvez vous y présenter ou téléphoner et vous aurez une évaluation initiale dans les 24 heures);
- vous pouvez appeler le 811 (info-santé), si vous ne savez pas quel est le CLSC de votre secteur;
- au service de références de l'Ordre des psychologues du Québec :
- 514 738-1881
- ordrepsy.qc.ca
- dans certains services de cardiologie d'hôpitaux généraux qui offrent des services de psychologie de la santé.
Voici quelques ressources supplémentaires qui pourraient vous être utiles :
- REVIVRE (association québécoise de soutien pour les personnes atteintes de dépression, de troubles anxieux ou de bipolarité) :
- Revivre : 540, rue St-Hubert, Montréal, QC. H2J 2Y 3
Téléphone : 514 738-4873
- Revivre : 300-418, rue Sherbrooke Est, Montréal, QC H2L 1J6
Téléphone : 1 866 738-4873
- revivre.org
- Centre de crise de votre secteur :
- https://www.centredecrise.ca/listecentres
- 1 866 APPELLE
- Programme de réadaptation cardiaque de votre hôpital traitant;
- Centre d'études sur le stress humain :
- stresshumain.ca
- Drogues aide et références (DAR). Organisme qui offre du soutien, de l'information et des références aux personnes concernées par la toxicomanie à travers tout le Québec :
- 514 527-2626 Montréal et environs; 1 800 265-2626 (ailleurs au Québec)
- http://www.drogue-aidereference.qc.ca