
LES ARTÈRES CORONAIRES
Le cœur est un muscle qui carbure à l’oxygène.
La livraison de son précieux carburant lui est assurée par des artères que l’on appelle coronaires. Ce nom leur est donné parce qu’elles forment une couronne autour du cœur.
Tout compromis en apport d’oxygène peut avoir des effets catastrophiques.
Les deux artères coronaires, la coronaire gauche et la coronaire droite, prennent leur départ de l’aorte tout juste au-dessus de la valve aortique.
Pour comprendre les problèmes liés aux artères, comme par exemple, les plaques de cholestérol, il faut quelques notions d’anatomie de base.
Formées de trois couches
Les artères coronaires, comme toutes les autres artères de notre corps, sont formées de trois couches. Chacune de ces couches a un rôle spécifique mais celle du centre est particulièrement importante dans le développement des plaques de cholestérol.
Couche intérieure : intima
La couche intérieure nommée intima est comme une mince couche de téflon. Elle est responsable du maintien de la bonne santé du vaisseau et le protège contre la formation de caillot sanguin.
Elle sécrète naturellement des substances qui servent à dilater le vaisseau lorsque nécessaire, à le « lubrifier », empêchant certaines substances nocives d’adhérer à la paroi.
On pourrait comparer cela à la nitroglycérine que certains patients doivent utiliser pour soulager l’angine. L’intima aide donc à garder le vaisseau plus gros en cas de besoin.
Couche médiane : média
La média, au centre, est plus épaisse et composée de cellules musculaires. Elle donne la possibilité à l’artère de se contracter, se ‘’spasmer’’ et de se dilater.
La nitroglycérine que les gens utilisent pour l’angine de poitrine agit sur cette couche. Elle la fait se relâcher. Le vaisseau devient alors plus gros et l’angine est soulagée.
Couche externe : adventice
L’adventice est la couche de revêtement extérieur. C’est la partie plus résistante de l’artère qui offre un effet protecteur au vaisseau.
Situées sur le cœur
Les artères coronaires sont situées sur le cœur et elles déploient des branches autour et dans le muscle cardiaque.
Par curiosité
Certains patients qui bénéficient d’un déblocage des artères coronaires par l’installation d’un tuteur métallique (stent) sont souvent intéressés de connaître le nom de l’artère dilatée. Voici une petite section pour eux ou encore quiconque curieux d’en savoir un peu plus!
La coronaire gauche
La coronaire gauche se divise en deux parties presqu’immédiatement après son départ. On appelle ce premier segment le tronc commun. Une première partie descend sur la partie avant du cœur. Elle s’appelle l’interventriculaire antérieure. Elle longe le sillon interventriculaire antérieur, c’est-à-dire la jonction d’attachement entre les deux ventricules à l’avant du cœur. Les branches qui s’en détachent sont les diagonales
Une deuxième artère part du tronc commun, soit l’artère circonflexe. Elle contourne le cœur par la gauche. Les branches qui s’en détachent se nomment les marginales.
La coronaire droite
La coronaire droite contourne le cœur par la droite et, chez neuf personnes sur dix, elle descend à l’arrière du cœur vers la pointe. Elle longe la jonction d’attachement postérieur du ventricule droit au ventricule gauche. Cette portion d’artère se nomme l’interventriculaire postérieure.
Chez une personne sur dix, l’interventriculaire postérieure provient du prolongement de l’artère circonflexe du côté gauche du cœur.
Le mouvement des vaisseaux
Tous les vaisseaux du cœur sont en continuel mouvement, certains écrasés par le muscle contracté, les autres, à la surface, par le mouvement du muscle sous-jacent qui se contracte. L’effet de ces mouvements peut devenir important sur les plaques de cholestérol à l’intérieur du vaisseau.
Oxygénation et circulation
Le sang ne circule pas de la même façon dans le muscle du cœur que dans le reste des organes de notre corps.
Les petits vaisseaux qui pénètrent le muscle cardiaque se font écraser à chaque fois que le cœur se contracte. La circulation, et par conséquent, l’oxygénation du cœur se font entre chaque battement, lorsque le muscle est relâché.
Départ stratégique au niveau de l’aorte
Les artères coronaires sont les premières à sortir de l’aorte. Elles prennent leur départ tout de suite au-dessus de la valve aortique. C’est un endroit stratégique. Voyons pourquoi!
Au relâchement du cœur, le sang tente un retour vers le ventricule
La contraction du ventricule gauche éjecte le sang par la valve aortique dans l’aorte. Le cœur se relâche par la suite pour sa période de repos.
Au moment où le cœur se relâche, le sang qui a été expulsé dans l’aorte tente un retour dans le ventricule. C’est l’effet de succion causé par le relâchement du cœur qui reprend sa forme initiale.
Cette tentative de retour vers le ventricule provoque l’ouverture des cupules de la valve aortique. L’image qu’on pourrait s’en faire s’apparenterait à des parachutes inversés qui s’ouvrent. Le retour du sang dans le ventricule gauche est ainsi bloqué.
Le coup de Bélier
La fermeture subite de la valve aortique reproduit un effet bien connu dans la mécanique de la plomberie.
La fermeture soudaine d’une valve dans un tuyau d’eau en mouvement provoque ce qu’on appelle un ‘’coup de bélier’’. Ce terme illustre bien ce coup de pression sur la valve et sur son voisinage à l’arrêt soudain du mouvement d’un liquide.
Si on revient à nos coronaires, ce ‘’coup de pression’’ sur la valve aortique et son voisinage, favorise le passage du sang vers les coronaires qui sont ouvertes tout juste au-dessus des cupules de la valve aortique.
Tout ceci se passe la période de repos du cœur, moment stratégique où le passage du sang nourrit le cœur et lui donne son oxygène.
Bien pensé n’est-ce pas…